Biais de statu quo

Sommaire

Tendance à privilégier le maintien des situations actuelles par peur des risques associés aux changements.

Points à retenir

1

Le biais de statu quo implique une préférence pour que les choses restent telles qu'elles sont, évitant les changements.

2

Les changements sont souvent perçus comme plus risqués que les avantages potentiels qu'ils pourraient apporter.

3

Plus une décision est complexe, plus la tendance à s'en tenir au statu quo est forte, pour minimiser le regret potentiel.

4

Le statu quo sert souvent de référence par défaut dans l'évaluation des options alternatives, en dépit de leur potentiel.

Explication du biais

Le biais de statu quo (ou résistance au changement) est un phénomène psychologique où les individus préfèrent la situation actuelle par défaut, perçue comme plus sûre ou moins risquée par rapport à un changement potentiel. Cette tendance se manifeste par une résistance au changement, motivée par le confort de la familiarité et la crainte des conséquences inconnues ou négatives des nouvelles alternatives. La préférence pour le statu quo est souvent irrationnelle, car elle peut conduire à ignorer des options meilleures ou plus bénéfiques.

La racine de ce biais repose sur plusieurs principes psychologiques. Premièrement, il y a l’aversion au risque : les changements sont souvent associés à de l’incertitude et des risques, tandis que le statu quo offre un sentiment de sécurité et de prévisibilité. Deuxièmement, le biais est renforcé par la dissonance cognitive – le changement nécessite de remettre en question nos croyances et habitudes actuelles, ce qui peut être inconfortable psychologiquement.

Le biais de statu quo est également lié à l’effet d’ancrage, où les individus s’appuient trop sur la première information reçue (dans ce cas, la situation actuelle) lorsqu’ils prennent des décisions. De plus, la peur du regret joue un rôle important : les gens craignent souvent de regretter un changement si les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, préférant ainsi l’option ‘sûre’ du maintien du statu quo.

Ce biais affecte une gamme de décisions dans la vie quotidienne, des choix de consommation aux décisions d’investissement et aux comportements politiques. Il peut conduire à des choix suboptimaux, où des opportunités bénéfiques sont manquées simplement parce qu’elles nécessitent un changement par rapport à la situation actuelle.

Origine du biais

L’identification et l’étude du biais de statu quo ont été significativement avancées par les travaux de William Samuelson et Richard Zeckhauser en 1988. Dans leur étude influente, Samuelson et Zeckhauser ont exploré comment les individus sont influencés dans leurs décisions par la composition initiale d’un héritage, montrant une tendance à privilégier le statu quo même face à des alternatives potentiellement plus avantageuses.

L’origine de ce biais trouve ses racines dans la théorie de la prise de décision et l’économie comportementale. Il s’appuie sur le concept d’aversion au risque, un principe bien établi en économie, selon lequel les individus préfèrent éviter les pertes plutôt que de réaliser des gains équivalents. Cette préférence pour éviter les pertes rend les changements moins attrayants, car ils sont souvent perçus comme plus risqués.

De plus, le biais de statu quo est étroitement lié à la théorie de la dissonance cognitive de Leon Festinger. Selon cette théorie, les individus cherchent à maintenir une cohérence interne dans leurs croyances et attitudes. Le changement menace cette cohérence, ce qui peut expliquer la résistance au changement observée dans le biais de statu quo.

La compréhension de l’effet de statu quo a évolué au fil du temps, intégrant des perspectives de la psychologie sociale, de la psychologie cognitive et des neurosciences. Ces disciplines ont contribué à éclairer la manière dont nos processus mentaux et notre comportement sont influencés par une préférence pour la familiarité et une réticence à l’égard du changement.

Exemples

Consommation

Les consommateurs peuvent rester fidèles à une marque ou un produit par habitude, même si des alternatives meilleures ou moins chères sont disponibles.

Recrutement

Les entreprises peuvent favoriser des candidats qui ressemblent aux employés actuels, limitant ainsi la diversité et l'innovation.

Investissement

Les investisseurs peuvent hésiter à vendre des actions sous-performantes, s'accrochant à ce qu'ils connaissent.

Vie quotidienne

Les gens peuvent éviter de changer leurs habitudes ou de prendre de nouvelles initiatives, même si cela pourrait améliorer leur qualité de vie.

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Les biais cognitifs #8 : le biais de statu quo - Sydologie

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