Biais du survivant

Sommaire

Tendance à ne considérer que les éléments qui ont survécu à un processus de sélection, en ignorant ceux qui ont échoué.

Points à retenir

1

Le biais du survivant consiste à se concentrer sur les réussites visibles sans tenir compte des échecs moins apparents.

2

Cela conduit à tirer des conclusions biaisées sur les facteurs de réussite, souvent en surestimant leur importance réelle.

3

Le biais est courant dans les domaines comme l'entrepreneuriat, l'investissement et la motivation personnelle.

4

Pour éviter ce biais, il est essentiel de prendre en compte les échecs passés et de tirer des enseignements des erreurs, tout autant que des réussites.

Explication du biais du survivant

Le biais du survivant est un biais cognitif qui survient lorsque nous nous concentrons uniquement sur les cas de réussite visibles, en ignorant les nombreux cas d’échecs qui ont pourtant autant, voire plus, d’enseignements à offrir. Ce biais tire son nom d’une anecdote célèbre de la Seconde Guerre mondiale, où les ingénieurs de l’armée cherchaient à renforcer les avions de combat. Ils analysaient les dommages sur les avions qui revenaient de mission, pensant renforcer les parties les plus touchées. Mais le statisticien Abraham Wald a fait remarquer que ces avions étaient ceux qui avaient survécu aux combats, et que les zones qui semblaient intactes étaient en réalité celles qui avaient causé la perte des avions abattus. En d’autres termes, les ingénieurs ne prenaient en compte que les avions survivants, ignorant les avions qui n’avaient pas pu revenir.

Ce biais nous pousse souvent à surestimer nos chances de réussite, car nous ne voyons pas les échecs qui sont nombreux et pourtant instructifs. Par exemple, dans le monde de l’entrepreneuriat, les histoires de réussite sont surreprésentées, tandis que les milliers de projets échoués sont ignorés. Cela donne une impression biaisée selon laquelle la réussite est plus fréquente qu’elle ne l’est réellement. Ce phénomène est également courant dans l’investissement, où l’on se concentre sur les actions qui ont réussi à prospérer, en oubliant toutes celles qui n’ont pas réussi, ce qui conduit à une vision faussement optimiste des opportunités.

Le biais du survivant n’affecte pas seulement notre perception des probabilités de succès, mais il influence aussi notre compréhension des facteurs qui mènent à la réussite. En ne prenant en compte que les exemples positifs, nous risquons de penser que certaines caractéristiques ou stratégies sont les clés du succès, alors qu’elles peuvent être présentes également dans de nombreux cas d’échecs. Cette focalisation sur les survivants, sans tenir compte des disparus, fausse notre jugement et nous empêche d’avoir une vue d’ensemble réaliste.

Pour éviter ce biais, il est crucial de prendre une perspective équilibrée qui inclut à la fois les réussites et les échecs. Cela implique de rechercher activement des exemples d’échecs et d’apprendre de leurs causes, afin de mieux comprendre les risques et les difficultés réelles. Que ce soit dans le cadre d’un projet entrepreneurial, d’une carrière ou d’un investissement, apprendre des erreurs et des obstacles rencontrés par les autres est tout aussi important que de s’inspirer des réussites. En adoptant cette approche, nous sommes mieux préparés à faire face aux défis et à évaluer nos chances de succès de manière réaliste.

Origine du biais du survivant

L’origine du biais du survivant remonte aux travaux du statisticien Abraham Wald pendant la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, les ingénieurs militaires cherchaient à améliorer la protection des avions en renforçant les parties les plus endommagées. Wald a observé que les avions endommagés qui revenaient de mission n’étaient pas nécessairement représentatifs de l’ensemble des avions envoyés au combat, car les avions qui ne revenaient pas avaient été abattus à cause de dommages dans d’autres zones. En se concentrant uniquement sur les avions survivants, les ingénieurs risquaient de négliger des vulnérabilités cruciales.

Ce concept a ensuite été intégré dans la théorie des statistiques et de la prise de décision pour illustrer comment une mauvaise interprétation des données peut conduire à des conclusions erronées. Le biais du survivant s’applique dans de nombreux contextes modernes, notamment en économie, en finance, et dans le monde des affaires, où les succès visibles sont souvent surestimés par rapport aux nombreux échecs qui passent inaperçus. L’étude de ce biais a permis de mieux comprendre l’importance de considérer les échantillons complets, y compris les échecs, pour tirer des conclusions valides.

L’idée derrière le biais du survivant a également été explorée par des chercheurs en psychologie cognitive et sociale, qui ont mis en lumière la tendance humaine à ignorer les informations négatives ou moins visibles. En se concentrant sur les survivants ou les réussites, nous sommes poussés à adopter une vision biaisée de la réalité, souvent plus optimiste qu’elle ne l’est en réalité. Ce phénomène montre à quel point il est facile de tomber dans des conclusions trompeuses lorsque nous ne tenons pas compte des éléments invisibles ou non disponibles.

Exemples du biais du survivant

Entrepreneuriat

Les histoires à succès d'entrepreneurs célèbres sont souvent mises en avant, mais les milliers d'entreprises qui ont échoué sont ignorées, donnant l'impression que la réussite est plus facile qu'elle ne l'est en réalité.

Investissement

Les investisseurs peuvent se concentrer sur les actions d'entreprises prospères sans prendre en compte celles qui ont échoué, conduisant à une surestimation du potentiel de gains.

Motivation personnelle

Les témoignages de personnes ayant réussi à atteindre leurs objectifs sont souvent partagés, mais les nombreux cas d'échecs ne le sont pas, donnant une image déformée de la probabilité de succès.

Éducation

Les élèves qui réussissent brillamment sont souvent présentés comme des exemples, sans mentionner les élèves qui ont eu du mal ou ont échoué malgré des efforts similaires.

Pour aller plus loin

Comment éviter le biais du survivant en entreprise - Sherpany

Comment le « biais du survivant » peut vous induire en erreur - L’ADN Data

Attention au Biais du Survivant - Data Future

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