L’illusion de contrôle a été mise en évidence par la psychologue Ellen Langer dans les années 1970. Ses recherches ont révolutionné la compréhension de la façon dont les individus interagissent avec leur environnement, en particulier dans des situations où le hasard joue un rôle majeur. Langer a mené plusieurs expériences, dont une impliquant des participants jouant à une loterie. Elle a observé que les individus qui choisissaient eux-mêmes leurs numéros de loterie valorisaient leurs billets plus cher que ceux à qui les numéros avaient été attribués au hasard, malgré des chances égales de gagner.
Cette découverte a mis en lumière une tendance humaine fondamentale à surestimer son influence sur des événements extérieurs, en particulier dans des contextes aléatoires. Langer a proposé que cette illusion de contrôle était une forme de biais cognitif, où l’individu croit, souvent de manière inconsciente, que ses actions personnelles peuvent influencer des résultats qui sont, en réalité, déterminés par le hasard.
L’importance des travaux de Langer réside dans leur démonstration que les perceptions humaines de la causalité et du contrôle peuvent être profondément erronées. Ses recherches ont ouvert la voie à de nombreuses autres études sur des biais cognitifs similaires et ont eu un impact significatif dans des domaines aussi variés que la psychologie, l’économie comportementale, et même le marketing.
La notion d’illusion de contrôle a été étendue pour explorer comment les gens réagissent face à des situations de vie contrôlables et incontrôlables. Par exemple, dans le domaine de la santé, les patients peuvent croire qu’ils ont un plus grand contrôle sur leur guérison qu’ils n’en ont réellement, influençant ainsi leur comportement et leurs décisions médicales.