Biais d’optimisme

Sommaire

Tendance à croire que l’on est moins exposé que les autres aux évènements négatifs ou de penser que l’on est plus enclin à vivre des choses positives.

Points à retenir

1

Le biais d'optimisme conduit les individus à croire qu'ils sont moins susceptibles de vivre des expériences négatives que les autres.

2

Ce biais affecte les décisions de la vie quotidienne, souvent en conduisant à une prise de risque accrue.

3

Dans le domaine de la santé, il peut entraîner une négligence des mesures préventives ou une surestimation de la santé personnelle.

4

Bien qu'il puisse augmenter la confiance et réduire l'anxiété, ce biais peut également mener à des comportements imprudents.

Explication du biais

Le biais d’optimisme (contraire au biais de négativité) se manifeste lorsque les individus croient qu’ils sont moins susceptibles de subir des événements négatifs et plus susceptibles de vivre des expériences positives par rapport à d’autres personnes. Cette tendance se base sur une perception déformée de la réalité, influencée par le désir d’une issue positive.

Ce biais peut être comparé au biais de confirmation, où les individus cherchent ou interprètent des informations de manière à confirmer leurs croyances préexistantes. Tandis que le biais de confirmation renforce des croyances spécifiques en filtrant les informations, le biais d’optimisme modèle la perception des risques et des opportunités, affectant ainsi le jugement et la prise de décision. Par exemple, dans le contexte de la santé, une personne peut ignorer des avertissements sur les risques liés au tabagisme, non pas parce qu’elle croit qu’ils sont faux (biais de confirmation), mais parce qu’elle se sent intrinsèquement moins vulnérable aux conséquences négatives (biais d’optimisme).

Cette illusion de sécurité personnelle peut être bénéfique en réduisant l’anxiété et en augmentant la motivation, mais elle peut également conduire à une prise de risques excessive et à une négligence des mesures de précaution. Les personnes ayant un fort biais d’optimisme pourraient, par exemple, négliger l’importance de l’assurance ou des mesures de sécurité, ou investir de manière imprudente, sous-estimant les risques potentiels.

Origine du biais

Le biais d’optimisme a été largement étudié par les psychologues et les chercheurs en sciences sociales. Il a été décrit par plusieurs théoriciens, mais une des premières formalisations vient de l’expérience menée par Weinstein en 1980. Cette étude a mis en évidence la tendance des individus à croire qu’ils étaient moins susceptibles que leurs pairs de vivre des expériences négatives. L’effet a été observé dans divers domaines, allant de la santé à la finance.

Les recherches ultérieures ont montré que ce biais est influencé par de multiples facteurs, tels que l’estime de soi, la culture, et même la biologie. Par exemple, des études ont suggéré que l’optimisme peut être lié à des mécanismes neurologiques qui influencent la manière dont les informations sont traitées et perçues. En psychologie, le biais d’optimisme est souvent considéré comme une forme de défense mécanique ou de stratégie d’adaptation pour maintenir un bien-être psychologique. Il permet aux individus de faire face à l’incertitude et à l’imprévisibilité de la vie en maintenant une vision positive du futur.

Cependant, la véritable origine de ce biais reste un sujet d’étude, combinant des perspectives psychologiques, sociologiques et neuroscientifiques. Bien que des figures comme Weinstein aient joué un rôle important dans sa reconnaissance, le biais d’optimisme reste un concept évolutif dans le domaine de la psychologie comportementale.

Exemples

Santé

Les individus peuvent ignorer les conseils médicaux ou les avertissements de santé publique, pensant qu'ils ne sont pas susceptibles de souffrir des conséquences négatives évoquées.

Conduite automobile

Les conducteurs peuvent se sentir moins susceptibles d'être impliqués dans un accident de voiture par rapport à d'autres, menant à une conduite imprudente ou à une négligence des règles de sécurité routière.

Investissements financiers

Les investisseurs peuvent sous-estimer les risques associés à certains placements, croyant qu'ils sont capables de mieux naviguer sur le marché que la moyenne des investisseurs.

Comportements en situation de pandémie

Pendant la pandémie de COVID-19, certaines personnes ont sous-estimé leur risque d'infection, conduisant à un non-respect des mesures de distanciation sociale ou à l'ignorance des directives de santé publique.

Pour aller plus loin

Biais d'optimisme - Shortcogs

Biais d’optimisme : 3 minutes pour comprendre ce piège qui influence vos décisions - Les Echos

Biais d’optimisme - DantotsuPM

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