Biais de confiance excessive

Sommaire

Tendance à surestimer ses capacités et connaissances, menant à une confiance excessive dans ses propres jugements.

Points à retenir

1

Les individus pensent souvent qu'ils en savent plus qu'ils ne le font réellement, ce qui peut conduire à des décisions imprudentes.

2

La croyance en une capacité supérieure à prévoir les événements ou les résultats, même face à l'incertitude.

3

Cette surconfiance peut inciter à prendre des risques inutiles, en particulier dans les domaines des investissements et des comportements de santé.

4

La confiance excessive peut empêcher l'individu de reconnaître et d'apprendre de ses erreurs, en attribuant les échecs à des facteurs externes.

Explication du biais

Le biais de confiance excessive, un phénomène profondément enraciné dans la psychologie humaine, reflète notre inclination à surestimer nos connaissances, compétences et notre capacité à influencer les résultats. Cette tendance transcende les simples erreurs de jugement pour toucher à la fondation même de notre perception de soi et du monde qui nous entoure.

Comparativement, le biais de confirmation, où nous cherchons et interprétons les informations d’une manière qui confirme nos croyances préexistantes, agit en synergie avec le biais de confiance excessive, créant un cycle où non seulement nous favorisons les informations qui soutiennent nos croyances mais nous surestimons également notre capacité à les comprendre et à les appliquer correctement.

Le biais de confiance excessive se manifeste dans divers contextes, des décisions financières, où les investisseurs peuvent surestimer leur habileté à prédire les mouvements du marché, aux situations quotidiennes, comme sous-estimer le temps nécessaire pour accomplir une tâche. Cette surestimation peut conduire à des décisions imprudentes, augmentant le risque d’échecs et de pertes. L’origine de ce biais repose sur plusieurs facteurs, notamment notre désir inné de voir nos actions sous un jour positif, ce qui renforce notre estime de soi et notre sentiment de contrôle sur notre environnement.

De plus, le fonctionnement de notre mémoire joue un rôle clé. Nous avons tendance à nous rappeler nos succès plus facilement que nos échecs, un phénomène connu sous le nom d’effet de disponibilité. Cela peut fausser notre perception de notre propre efficacité, nous conduisant à croire que nous sommes plus compétents que la réalité ne le suggère. En outre, la manière dont nous traitons et interprétons les informations est intrinsèquement biaisée par nos expériences passées, nos attentes et nos croyances, ce qui peut amplifier notre confiance dans des jugements qui pourraient ne pas être aussi solides que nous le croyons.

Origine du biais

L’origine du biais de confiance excessive peut être tracée à travers une multitude de recherches psychologiques et neuroscientifiques qui explorent les mécanismes sous-jacents de notre perception de soi et de notre interaction avec le monde. Les travaux de chercheurs tels que Daniel Kahneman et Amos Tversky dans les années 1970 ont jeté les bases de la compréhension de ce biais, en mettant en lumière comment les heuristiques (raccourcis mentaux que notre cerveau utilise pour traiter les informations rapidement) peuvent conduire à des jugements erronés et à une surconfiance dans nos propres capacités.

Ces chercheurs, ainsi que d’autres suivant leurs traces, ont identifié plusieurs facteurs contribuant à l’excès de confiance, dont la méconnaissance de la loi des grands nombres et le biais de représentativité, qui nous amène à accorder trop d’importance à des échantillons petits ou non représentatifs. De plus, l’effet Dunning-Kruger, découvert par les psychologues sociaux David Dunning et Justin Kruger, démontre que les individus avec une compétence limitée dans un domaine sont non seulement incapables de reconnaître leur manque de compétence mais ont également tendance à surestimer leur compétence relative.

La recherche sur le biais de confiance excessive suggère que ce dernier est en partie ancré dans les structures biologiques et fonctionnelles de notre cerveau. Les régions cérébrales impliquées dans la prise de décision, la mémoire et l’auto-évaluation, telles que le cortex préfrontal, jouent un rôle clé dans la manifestation de ce biais. Les mécanismes neurochimiques associés à la récompense et au renforcement positif peuvent également encourager la répétition de comportements menant à une confiance excessive, en particulier lorsque ces comportements sont suivis de succès ou de résultats positifs, même si ces succès sont dus au hasard.

Exemples

Conduite sous influence

Les individus peuvent croire qu'ils sont capables de conduire en toute sécurité après avoir consommé de l'alcool, sous-estimant l'effet de l'alcool sur leurs capacités.

Investissements financiers

Les investisseurs surestiment souvent leur capacité à interpréter les informations du marché, conduisant à des décisions d'investissement risquées basées sur une confiance mal placée en leurs propres jugements.

Jeux de hasard

Des joueurs de casino persistant dans des jeux malgré des pertes répétées, convaincus de leur proche victoire en raison de leur "compétence" perçue dans le jeu.

Pour aller plus loin

Biais de confiance excessive, éviter les pièges de la pensée - La Toupie

Excès de confiance - Wikipédia

Biais d'excès de confiance et fonds comportementaux - FasterCapital

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