Effet de positivité

Sommaire

Tendance à privilégier, se rappeler et mettre en avant des informations ou des expériences positives par rapport aux négatives, influençant nos jugements et comportements.

Points à retenir

1

L'effet de positivité influence notre capacité à se rappeler des événements passés, en favorisant les souvenirs positifs sur les négatifs. Cette tendance peut affecter notre perception du passé, le rendant souvent plus agréable dans notre mémoire qu'il ne l'était en réalité.

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Ce biais conduit également à une attention sélective, où les individus sont plus enclins à remarquer et à traiter des informations positives dans leur environnement, ignorant ou minimisant les éléments négatifs.

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L'effet de positivité peut influencer la prise de décision en nous poussant à opter pour des choix qui semblent avoir des conséquences positives, même si les options négatives ne sont pas pleinement prises en compte.

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Ce biais peut avoir un impact positif sur le bien-être et la santé mentale, car il encourage une attitude optimiste. Cependant, il peut également mener à une évaluation irréaliste des risques et des défis, ce qui peut avoir des conséquences négatives dans certaines situations.

Explication du biais

L’effet de positivité est un biais cognitif qui reflète notre tendance naturelle à accorder plus d’attention, à mieux mémoriser et à favoriser les informations ou expériences positives par rapport aux négatives. Ce phénomène suggère que, dans le traitement de l’information, les individus sont prédisposés à percevoir, rappeler et valoriser des aspects positifs de leur environnement et de leurs interactions, ce qui peut avoir un impact significatif sur leur jugement, prise de décision, et bien-être général.

L’effet de positivité et le biais de négativité illustrent deux faces d’une même pièce dans notre traitement cognitif des informations émotionnelles. Contrairement à l’effet de positivité, qui nous incline vers les éléments positifs, le biais de négativité montre notre tendance à accorder plus d’importance et de mémoire aux informations ou expériences négatives. Cela souligne une dynamique intéressante dans notre perception : tandis que l’effet de positivité peut nous aider à maintenir un optimisme et une motivation, le biais de négativité nous rend vigilant et préparé face aux menaces potentielles. Ensemble, ces biais façonnent notre expérience émotionnelle du monde, oscillant entre l’attrait des bénéfices positifs et la prudence face aux dangers négatifs.

Les recherches en psychologie et en neurosciences ont montré que l’effet de positivité pourrait être lié à des mécanismes sous-jacents impliquant des régions spécifiques du cerveau, telles que le cortex préfrontal et le système limbique, qui sont impliqués dans le traitement émotionnel et la régulation affective. Ces découvertes suggèrent que l’effet de positivité peut être enraciné dans la structure et le fonctionnement de notre cerveau, servant potentiellement une fonction adaptative en améliorant notre humeur et en réduisant le stress.

Origine du biais

L’identification précise et la conceptualisation de l’effet de positivité comme un phénomène distinct dans la littérature psychologique n’est pas attribuée à une seule personne ou une découverte unique. Au contraire, la reconnaissance de ce biais s’est développée progressivement à travers diverses études et recherches dans le domaine de la psychologie cognitive et émotionnelle, notamment dans les travaux portant sur la mémoire, la perception et l’affect.

Les premières indications de l’effet de positivité peuvent être retracées dans les recherches sur la mémoire et l’attention qui ont mis en évidence une meilleure rétention et une focalisation accrue sur les stimuli émotionnels positifs par rapport aux négatifs. Toutefois, c’est dans le cadre des études sur le vieillissement et la psychologie du développement que l’effet de positivité a été le plus clairement identifié et analysé, avec des chercheurs observant que les personnes âgées montrent une préférence marquée pour les informations positives.

Bien que les origines de ce biais soient diffuses et intégrées dans un large éventail de recherches psychologiques, son étude approfondie dans des contextes variés a contribué à une compréhension plus nuancée de son rôle dans la cognition humaine et le comportement. Les travaux de Laura Carstensen et de son équipe sur la théorie de la sélectivité socio-émotionnelle, par exemple, ont joué un rôle important dans l’exploration de l’effet de positivité chez les personnes âgées, suggérant des motivations psychologiques et des bénéfices adaptatifs sous-jacents à cette tendance.

Exemples

Relations interpersonnelles

Les personnes sont susceptibles de se rappeler et de valoriser les moments positifs passés avec des amis ou des partenaires, ce qui peut contribuer à renforcer les liens affectifs, même si des conflits ou des moments difficiles ont également eu lieu.

Travail

Un employé peut se concentrer sur les retours positifs de son supérieur, minimisant l'importance des critiques constructives. Cela peut influencer son auto-évaluation et son développement professionnel.

Santé mentale

Les thérapies cognitivo-comportementales exploitent souvent l'effet de positivité en encourageant les patients à identifier et à se concentrer sur des aspects positifs de leur vie, ce qui peut améliorer leur état émotionnel et réduire les symptômes de dépression ou d'anxiété.

Éducation

Les enseignants qui mettent en avant les succès et progrès de leurs élèves, plutôt que de se concentrer uniquement sur les erreurs ou les échecs, peuvent motiver ces derniers et renforcer leur confiance en soi.

Pour aller plus loin

L'effet de positivité : un aspect intriguant du vieillissement

Biais de positivité - Hugues Le Gendre

L’effet de positivité dans la maladie d’Alzheimer - GETREAU Justine

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