Effet pygmalion

Sommaire

Tendance à mieux faire quand les autres croient en nous et attendent de nous de bonnes performances.

Points à retenir

1

L'effet Pygmalion illustre comment les attentes élevées peuvent conduire à une amélioration des performances, tandis que les attentes faibles peuvent entraîner une baisse de performance, démontrant le pouvoir des croyances et des attentes dans la réalisation de soi.

2

Les enseignants qui croient au potentiel de leurs élèves peuvent inconsciemment encourager ces derniers à atteindre un niveau de performance supérieur, validant l'importance des attentes positives dans les contextes pédagogiques.

3

Les attentes des managers envers leurs employés peuvent influencer significativement leur motivation, leur engagement et finalement leur succès au travail, soulignant l'effet des croyances managériales sur la productivité.

4

Les retours positifs et les encouragements fondés sur des attentes élevées peuvent renforcer la confiance en soi et l'estime de soi, catalysant ainsi l'amélioration des performances individuelles.

Explication du biais

L’effet Pygmalion, également connu sous le nom d’effet des attentes, se réfère à la manière dont les attentes et croyances d’une personne à l’égard d’une autre peuvent influencer, de manière souvent inconsciente, le comportement et les performances de cette dernière. Ce phénomène suggère que lorsque nous croyons en la capacité de réussite de quelqu’un, nos comportements, souvent subtils, peuvent encourager et finalement amener cette personne à atteindre ou dépasser ces attentes.

L’effet Pygmalion et l’effet miroir ((ou effet de réflexion sociale) montrent tous deux comment l’interaction sociale peut influencer notre auto-perception et notre comportement. L’effet miroir se concentre sur la manière dont nous ajustons nos comportements en fonction de la manière dont nous croyons être perçus par les autres, tandis que l’effet Pygmalion met en lumière l’impact des attentes d’autrui sur notre performance. Les deux soulignent le pouvoir de la perception sociale, mais l’effet Pygmalion se distingue par son accent sur les conséquences positives ou négatives directes des attentes sur les capacités individuelles.

L’un des aspects les plus intrigants de l’effet Pygmalion est sa manifestation dans divers contextes, tels que l’éducation, le lieu de travail et les relations interpersonnelles. Les enseignants qui croient en la réussite de leurs élèves peuvent, par des encouragements et une attention accrue, favoriser un environnement qui permet à ces élèves de s’épanouir. De même, dans le milieu professionnel, les attentes positives des managers peuvent motiver les employés à améliorer leur performance, soulignant l’importance des perceptions managériales dans le développement des compétences et l’engagement des employés.

Origine du biais

L’effet Pygmalion tire son nom de la mythologie grecque, où Pygmalion, un sculpteur, tombe amoureux de l’une de ses sculptures, qui est ensuite amenée à la vie par Aphrodite en réponse à sa dévotion. La première utilisation significative de ce terme dans la psychologie moderne remonte aux travaux de Robert Rosenthal et Lenore Jacobson en 1968. Dans leur étude fondatrice, « Pygmalion in the Classroom », ils ont démontré comment les attentes des enseignants pouvaient influencer les performances académiques de leurs élèves. Rosenthal et Jacobson ont informé les enseignants que certains élèves avaient été identifiés comme ayant un potentiel de croissance intellectuelle exceptionnel (bien que ces élèves aient été choisis au hasard). Au cours de l’année scolaire, ces élèves désignés ont montré une amélioration significative de leurs performances, suggérant que les attentes des enseignants avaient effectivement influencé leur réussite.

Depuis cette étude pionnière, l’effet Pygmalion a été le sujet de nombreuses recherches, confirmant son influence dans une variété de domaines au-delà de l’éducation, y compris la gestion, le coaching sportif et la psychothérapie. Ces travaux ont largement contribué à notre compréhension de la manière dont les attentes peuvent façonner les comportements et les résultats, offrant des perspectives précieuses sur le pouvoir de la croyance et de l’attitude dans le potentiel humain.

Exemples

Éducation

Les enseignants qui expriment une forte croyance dans le potentiel de réussite de leurs élèves peuvent inconsciemment adopter des comportements qui favorisent une meilleure performance académique, comme un soutien supplémentaire ou des encouragements plus fréquents, menant ainsi à une amélioration réelle chez ces élèves.

Travail

Un manager qui communique sa confiance dans la capacité d'un employé à réussir un projet difficile peut non seulement booster la motivation de cet employé mais aussi améliorer sa performance globale, démontrant l'impact des attentes positives sur les résultats professionnels.

Sport

Un entraîneur qui croit fermement aux capacités d'un athlète peut, par ses encouragements et son soutien continu, contribuer significativement à l'amélioration de ses performances sportives, soulignant l'effet des attentes positives sur l'atteinte des objectifs sportifs.

Thérapie

Les thérapeutes qui montrent une croyance inébranlable dans la capacité de récupération de leurs patients peuvent influencer positivement le processus de guérison, en encourageant les patients à adopter une attitude plus proactive vis-à-vis de leur traitement et à persévérer face aux défis.

Pour aller plus loin

L’effet Pygmalion à l’école - Cabinet Psy-enfant

Biais cognitifs en éducation - KnowledgeOne

Tout savoir sur l’effet Pygmalion - Cadremploi

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