Le biais d’omission, également connu sous le terme d’erreur d’omission, se réfère à la tendance des individus à favoriser l’inaction par rapport à l’action, en particulier lorsqu’ils font face à des décisions impliquant un potentiel de changement ou d’incertitude. Ce biais peut être comparé à l’aversion au risque, où les individus préfèrent éviter les pertes plutôt que d’acquérir des gains équivalents, même si les deux comportements peuvent aboutir à des résultats suboptimaux.
L’explication de ce biais repose sur plusieurs facteurs psychologiques et cognitifs. Premièrement, le biais d’omission est souvent influencé par le désir de maintenir le statu quo. Les individus tendent à valoriser leur situation actuelle plus qu’une situation future potentiellement meilleure mais incertaine. Cette préférence pour le statu quo est renforcée par une distorsion cognitive qui rend les conséquences de l’inaction moins visibles ou moins réelles que celles des actions. En d’autres termes, ne pas agir semble moins risqué parce que les coûts associés à l’inaction ne sont pas immédiatement apparents.
Un autre aspect du biais d’omission est lié à la théorie de la perspective, formulée par Daniel Kahneman et Amos Tversky. Selon cette théorie, les gens évaluent les pertes et les gains de manière asymétrique. Les pertes ont un impact émotionnel plus fort que les gains de magnitude équivalente. Ainsi, lorsqu’il s’agit de prendre une décision qui pourrait entraîner une perte, même si l’inaction pourrait également entraîner un résultat négatif, les individus préfèrent souvent ne rien faire, percevant cette option comme moins douloureuse.
Le biais d’omission est également renforcé par ce que l’on appelle l’illusion de contrôle. Lorsque les individus choisissent activement de ne pas agir, ils peuvent ressentir un faux sentiment de contrôle sur la situation, croyant que maintenir le statu quo est une décision « sûre » qui les garde à l’abri des résultats négatifs. Cela peut être particulièrement vrai dans des situations où l’issue est incertaine.
En pratique, le biais d’omission peut avoir des conséquences importantes dans de nombreux domaines, de la santé personnelle, où les gens négligent des examens médicaux préventifs, à la finance, où les investisseurs omettent de diversifier leurs portefeuilles, en passant par les situations d’urgence où le retard à agir peut augmenter les risques ou les dommages.