Effet Zeigarnik

Sommaire

Tendance à se souvenir davantage des tâches incomplètes ou interrompues par rapport aux tâches achevées.

Points à retenir

1

L'effet Zeigarnik met en évidence notre propension à retenir plus facilement les tâches inachevées ou en cours que celles qui sont terminées.

2

Ce biais est dû à une tension cognitive qui reste présente tant qu'une tâche n'est pas finalisée, nous incitant à y revenir.

3

L'effet est particulièrement présent lorsque la tâche en question est importante ou requiert un investissement mental élevé.

4

L'effet Zeigarnik peut être utilisé de manière positive pour maintenir la motivation ou l'engagement, par exemple en utilisant des interruptions pour stimuler la curiosité.

Explication du biais

L’effet Zeigarnik est un biais cognitif découvert par la psychologue russe Bluma Zeigarnik dans les années 1920. Zeigarnik a observé que les personnes se souvenaient mieux des tâches inachevées que des tâches complètes. Cette observation est née d’une expérience menée dans un restaurant, où Zeigarnik a remarqué que les serveurs avaient une meilleure mémoire pour les commandes en cours que pour celles déjà servies. Une fois les commandes terminées, leur souvenir semblait disparaître rapidement.

Ce phénomène s’explique par la manière dont notre cerveau gère les informations. Lorsqu’une tâche est interrompue ou reste inachevée, elle crée une tension cognitive qui maintient cette information active dans notre esprit. Cette tension agit comme un rappel constant qui nous incite à terminer la tâche, car notre cerveau préfère clore les situations ouvertes. En revanche, une fois qu’une tâche est achevée, la tension disparaît, et l’information est reléguée dans notre mémoire à long terme, où elle devient moins accessible.

L’effet Zeigarnik est souvent utilisé dans des stratégies de marketing et de communication pour capter l’attention du public. Par exemple, les publicités peuvent laisser une question sans réponse ou une situation inachevée pour inciter les consommateurs à s’engager davantage avec la marque. De même, dans la narration, que ce soit dans les séries télévisées, les films ou les livres, l’effet Zeigarnik est exploité pour maintenir le suspense et faire en sorte que les spectateurs ou les lecteurs aient envie de connaître la suite.

Ce biais peut être bénéfique dans certaines situations, car il peut encourager la persévérance et maintenir la motivation à terminer une tâche. Par exemple, les étudiants peuvent tirer parti de cet effet en segmentant leur travail de manière à maintenir une tension cognitive, ce qui les incite à continuer à travailler jusqu’à ce que toutes les parties soient complétées. Cependant, l’effet Zeigarnik peut aussi avoir des conséquences négatives, notamment en générant du stress et de l’anxiété lorsqu’un grand nombre de tâches restent inachevées, créant une surcharge cognitive difficile à gérer.

Origine du biais

L’effet Zeigarnik tire son origine des travaux de la psychologue Bluma Zeigarnik, qui a été une élève du célèbre psychologue Kurt Lewin, un pionnier de la psychologie de la Gestalt. En 1927, Bluma Zeigarnik a mené une série d’expériences pour explorer la manière dont les gens mémorisent les tâches achevées et inachevées. Elle a constaté que les participants retenaient beaucoup mieux les tâches qu’ils n’avaient pas terminées, ce qui a conduit à la formulation de l’effet qui porte son nom.

Les recherches de Zeigarnik ont été influencées par les théories de la Gestalt, qui mettent l’accent sur la perception globale et la manière dont nous organisons les informations. Selon Kurt Lewin, les tâches inachevées créent une sorte de « tension de champ » dans notre esprit, une tension qui ne se dissipe que lorsque la tâche est achevée. Cette tension motive l’individu à compléter la tâche afin de restaurer l’équilibre cognitif. Ce concept a été central dans la compréhension de l’effet Zeigarnik.

L’observation initiale de Bluma Zeigarnik a eu lieu alors qu’elle remarquait le comportement des serveurs dans un café. Ces derniers semblaient avoir une mémoire étonnamment précise des commandes en cours, mais oubliaient rapidement les détails des commandes une fois celles-ci servies. Cette observation a inspiré Zeigarnik à approfondir ses recherches et à formuler sa théorie sur les tâches inachevées.

Au fil du temps, l’effet Zeigarnik a été étudié dans différents contextes, allant de la psychologie cognitive à la publicité et à la gestion du temps. Ce biais a contribué à des découvertes importantes sur la manière dont la mémoire fonctionne et sur les mécanismes de motivation. L’idée que les tâches inachevées restent actives dans notre esprit a influencé les pratiques de gestion de projet, la motivation personnelle, ainsi que les stratégies commerciales visant à maintenir l’intérêt et l’engagement des consommateurs.

Ainsi, l’effet Zeigarnik trouve son origine dans les observations empiriques et les théories de la Gestalt, et il est devenu un concept clé pour comprendre la dynamique de la mémoire et de la motivation.

Exemples

Apprentissage

Un étudiant se souvient mieux des sujets qu'il n'a pas encore terminés de réviser que de ceux qu'il a déjà maîtrisés.

Travail

Une personne se rappelle souvent des e-mails auxquels elle n'a pas encore répondu, alors que les e-mails traités sont rapidement oubliés.

Séries télévisées

Les scénaristes laissent des intrigues non résolues à la fin des épisodes pour susciter la curiosité et inciter les spectateurs à revenir pour la suite.

Jeux vidéo

Les développeurs laissent des objectifs partiellement accomplis pour encourager les joueurs à continuer et à terminer la mission.

Pour aller plus loin

Mieux apprendre avec l'effet Zeigarnik - EDHEC

Effet Zeigarnik - Shortgogs

L’effet Zeigarnik - Very Up

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